Nouveau récif decouvert et pourtant déjà menacé – Amazone

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Hier, ma ville de province a eu la chance d’accueillir l’ONG GREENPEACE et deux de ses experts parisiens, lors d’une conférence organisée avec l’IAE de Rouen sur le thème de la préservation des océans. Prise d’une envie de rêver et de partir ailleurs depuis un moment, je me suis décidée à y assister.

J’ai donc pris cette occasion comme une véritable chance pour moi de me re-galvaniser d’émotions, celles qui ont fait mon engagement dans la RSE depuis toujours.

 

Après avoir résisté à l’envie de devenir activiste.. j’ai finalement décidé de vous raconter un peu la dernière campagne de l’ONG intitulée « Préservation des océans – Récif corallien à l’embouchure de l’Amazone ».

 

Si vous aviez raté l’information, en 2016, ce récif a été découvert à un endroit encore insoupçonné au large des côtes Brésiliennes et cela pour plusieurs raisons.

D’une part, il est situé plus profond dans les eaux que le fameux récif Australien que l’on voit même depuis les satellites en orbites.

Et, d’autre part, il est situé à l’embouchure d’un fleuve d’eau douce. Cette eau est donc gorgée de sédiments et, a fortiori, elle est trouble. Ces deux facteurs ne sont pas favorables au développement d’une telle vie marine et, a priori, empêche la photosynthèse de s’exprimer limitant ainsi la biodiversité. Du moins, c’est ce que les scientifiques pensaient !

 

A l’heure actuelle, ce récif n’a été cartographié qu’à hauteur de 5% de sa surface totale et déjà de nouvelles espèces sont en train d’être découvertes. C’est inouï !

Vous pouvez d’ailleurs regarder la vidéo personnellement ça me donne des frissons :

 

Le hic est que sous ce récif, à 6km du fond marin, c’est-à-dire à 6km sous le sol marin, TOTAL, BP et PETROBRAS ont des vues sur des gisements pétroliers.. En plus d’être menaçante pour cette biodiversité qui agit comme un véritable poumon sous-marin, les techniques qui vont être employées par les sociétés précitées revêtent une forme non conventionnelle : la fracturation hydraulique. Cette technique implique un fort risque d’accident ou de fuite de type marée noire du fait des conditions même (courants marins et exploitation sous-marine). Les 3 géants du pétrole souhaitent démarrer les explorations puis le prélèvement du pétrole a horizon 2017-2018. Alors même qu’on ne connait pas l’ampleur des découvertes scientifiques qui pourraient y être faites. C’est une aberration totale en 2017 de faire passer des intérêts économiques devant des richesses inestimées et inestimables.

 

Inutile de préciser qu’en cas de marée noire, le récif ne pourra pas être sauvé, de même que les mangroves qui le bordent et qui protègent les côtes de catastrophes naturelles. Cela aura pour premier effet de nuire économiquement aux petits pécheurs qui prélèvent respectueusement la nature depuis des décennies. Mais aussi, cela nous nuira à nous, à l’autre bout du globe puisque ce récif est un bien commun, une richesse, que l’on partage au niveau international.

 

C’est de la que découle cette nouvelle campagne GREENPEACE qui en plus d’être internationale, se situe à la jonction de 3 campagnes :

  • la campagne Energie par les équipes de GP- Brésil
  • les campagnes Energie et Forêt par les équipes de GP – UK
  • et enfin la campagne Océans des équipes de GP – France.

 

En effet, la France est concernée, nous sommes concernés, puisque TOTAL est bien une société Française. Elle est d’ailleurs cotée au CAC40 et a une obligation légale de publier un rapport Responsabilité Sociétale d’Entreprise.. N’oublions pas que TOTAL s’est aussi engagée au coté de l’Etat Français dans la Transition Energétique et donc dans la production, à horizon 2025, de 50% d’énergies renouvelables. Pourquoi donc continuer à sonder les croûtes terrestres à la recherche de gisements ? Pourquoi ne pas investir dans l’éolien marin ou encore dans l’énergie solaire dès maintenant ?

 

Les objectifs de GREENPEACE sont de deux ordres :

A court terme, forcer à la renonciation des groupes pétroliers en annulant leur licences d’exploitation délivrées par le gouvernement Brésilien.

A long terme, pérenniser la zone pour que le problème ne soit pas juste repoussé dans le temps. Pour cela, il faudrait réussir à transformer la zone en zone marine protégée.

 

Nous marchons encore sur la tête malheureusement en 2017. Affaire à suivre donc !

 

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